lundi 7 décembre 2009

Il a neigé sur today


Comme je n'ai pas trouvé d'autre prétexte pour ne pas concrètement commencer cet essai dont je rumine le contenu depuis une semaine sans taper quoi que ce soit, je vais vous montrer comment il neige ici, aux Etat-Unis d'Amérique, à Macomb.
C'est quand même bien plus enthousiasmant que d'examiner des lettres de chefs d'entreprise envoyées à la maison blanche sous Roosevelt pour dire que les juifs et les pauvres étaient respectivement des conspirateurs et des flemmards qui profitaient des programmes d'assistance mis en place par le gouvernement et de dire ensuite pourquoi ces lettres étaient méchantes et peu nuancées. Quoique, maintenant ça semble intéressant. Bon ba je m'y mettrai après , alors. (la correction automatique propose Rousselet, c'est mignon Rousselet).

Voilà alors ce matin, quand mon réveil a sonné à 9h j'avais vraiment très envie de mourir parce que là on arrive en ces périodes de fin de semestre où on a un peu envie d'expédier les derniers cours et de passer à autre chose, et où les profs eux mêmes se contentent d'expédier un peu leur vie pour avoir tout passé en revue avant les "finals". alors bref ça m'ennuyait assez sérieusement de faire le déplacement. Ce jusqu'au moment où j'ai levé mon store. CA Y'EST. c'est blanc. Du coup j'étais d'une humeur de bronzé fait du ski et je me suis quasi ruée à l'extérieur, afin d'être contente au milieu des américains blasés par ce qui ne représente sans doute pour eux que les premières neiges d'un hiver qu'ils ont chaque année. Même pas marrant.


Ci-dessous donc la vue riante que j'avais ce matin en me levant, bon j'admets maintenant que vu comme ça on aurait presque encore plus envie de se tuer, mais en fait promis c'était un peu lumineux et puis blanc.




Grand-mère feuillage qui avait encore oublié le Pétrole-hahn.



Comment se plaindre, le chemin était même dégagé. on avait un chemin en béton pour ceux qui préfèrent le béton, puis un en herbe pour ceux qui préfèrent l'herbe et contourner ce qu'il n'y a pas a contourner.

Le dernier angle de vue exploitable depuis ma chambre. Parce que le troisième angle est toujours le plus significatif, comme disait Pythagore.


En fin de semaine je devrais pouvoir vous balancer le ski de fond et les élans. Patience. :)

jeudi 3 décembre 2009

Les vègues


Dimanche soir je suis rentrée de notre pèlerinage de l'autre côté de la grande barrière de vide. (=>voir la zone vert foncé cataloguée "grenier des Etats-Unis" sur toute carte géographique lycéenne digne de ce nom).
Sur la côte Ouest, donc. Mais si vous savez, je vous avais dit.

Je vais commencer par Las Vegas, puisque dois-je le rappeler je suis littéralement dévorée par une obsession inexplicable pour l'ordre chronologique.

Samedi dernier-dernier nous avons donc, 9 que nous étions (si tant est que l'on puisse considérer une personne atteinte de la grippe A comme une personne à part entière) , pris le train de 7h du matin, après avoir traîné nos valises avec peine sur le bitume aride de cette aurore glaciale. (?)


Je ne résiste pas à l'envie de vous donner ce léger aperçu du train en question et de notre compatriote masqué, et puis tant qu'à faire de la tête de la fille de derrière, qui cependant n'a peut-être rien à voir avec son voisin de devant mais ça reste drôle. Ah oui et si je précise qu'il est mexicain, ça devient comblesque?


Suite à cela nous avons fait une étape d'une cinquaine d'heures à Chicago, où globalement nous sommes retournés voir le Bean parce qu'on l'aime bien trop, et puis nous avons mangé de la pizza épaisse.


Les copains, la maison, et une frange anonyme à manteau en tweed.


Avioooooooooooooooooooooooon. (chaque o correspondant à la profonde conviction que 60 minutes se sont écoulées) (chaque o correspondant également aux 430 kg d'américaine qui partagaient ma banquette. Voir mon siège, pour la deuxième. Disons qu'elles étaient deux, et que boire, dormir, et manger des crackers au cheddar sur 1/17ème de siège m'a amenée à comprendre pourquoi parfois il y a des gens à qui l'on propose de réserver deux sièges. Tout cela sans entrer, évidemment, dans les détails sordides du bouclage de ceinture pour chacune d'entre nous.)

C'est alors que nous arrivons à Vegas. C'est une catastrophe parce qu'il est déjà 21h30 on a pas du tout la soirée devant nous ah mais non si en fait ça va on a deux heures de moins ici. Bon . Il est 19h30, on choisit rapidement l'option "faites vous peur à observer vos baguages qui ne sont nulle part sur le tapis roulant", puis nous nous laissons touristement séduire par un chauffeur de limousine qui nous propose pour un prix , une fois divisé en neuf, raisonnable, de nous conduire à notre hôtel. C'était fabuleux: nous étions globalement pré-hystérisés par le principe d'être a Las Vegas dans une limousine, mais alors lorsque le chauffeur a enfin daigné lancer la musique et que les grands casinos et autres batîments non identifiés mais fantastiquement lumineux ont commencé à défiler devant nous, nous étions résolument intenables.




Ouais ouais avise un peu la limo camarade.
Et puis comme on a pas l'air d'un perroquet géant et béat hors de son milieu naturel ça va.



On arrive à l'hôtel. Le chauffeur nous dit que c'est bien le Circus Circus, mais on est pas sûrs sûrs. Cet hôtel, modèle de modestie et havre de simplicité, n'abrite en son sein qu'un casino, une galerie marchande et un parc d'attraction. Et un Mac donald aussi, parce que chaque casino se devait visiblement d'avoir son Mac donald.

Toujours est-il que c'était LE bon plan: des chambres plutôt spacieuses partagées à 4, avec de vrais grands lits mous et la télé et une vraie salle de bain, pour 11 dollars la nuit, sur le Vegas Boulevard ou "Strip", l'avenue principale de la ville où s'alignent tous les grands casinos et autres empilements de dollars et d'ampoules.

L'heure était déjà bien avancée lorsque nous nous sommes retrouvés après installations respectives dans les chambres, et la soirée fût donc essentiellement un Las Vegas bus tour sans le bus.



Ma nouvelle idole. La fontaine du Bellagio. Toute la journée et jusqu'à onze heures le soir, sont lancées toutes les 15 minutes différentes musiques sur le rythme desquelles dansent ces plus au moins gigantesques jets. Je ne sais même pas exactement pourquoi mais c'est vraiment ..et bien, beau en fait. je pense que nous y avons assisté une dizaine de fois. Celle que je désignerais comme "vraiment la vie" c'était sur Con te partiro de nuit, ça donne tout simplement envie de brûler un dromadaire, de retrouver son crayon plume, de passer la quatrième, ou toute autre sommet de satisfaction de ce type. ou alors tout simplement de se jeter dans la fontaine.


Ah ba oui, ba Pablo l'a fait. Enfin s'est voloncontreusement laissé tomber dedans. Apparemment c'était très froid. Et ça a beaucoup impressionné Superman, qui distribuait des prospectus juste derrière nous, et qui tel un Nelson Monfort de l'instant l'a lourdement interviewé sur ses impressions. En plus c'est interdit. Ces espagnols , en plus de manger du poulpe mariné dans son encre, sont donc des hors-la-loi.


L'humilité trumpienne.

Le Treasure Island, où nous avons assisté en cette première soirée à un spectacle de pirates. C'était l'histoire d'un bateau de semi-gogo danceuses (mais si vous savez, les bateaux de semi-gogo danceuses comme dans l'Odyssée) qui essayait de séduire les occupants d'un bateau de semi-gogo dancers alors elles dansaient et chantaient des choses à mi-chemin entre Shakespeare, Moulin Rouge et Plus belle la vie, mais ça ne faisait pas vraiment d'effet aux pirates qui continuaient de danser et de jouer du tamtam, du coup elles leur on dit "et ba puisque c'est comme ça on va vous bombarder", alors ils se sont mutuellement bombardés et les sirènes on gagné. La morale de l'histoire, c'est que quand le pirate joue du djembe, la sirène crie victoire. Bon le clou du spectacle, et la raison pour laquelle il attire des gens, c'est le moment où le bateau pirate sombre pour de vrai dans les profondeurs, au milieu de quelques feux d'artifices matérialisant le coup de grâce porté par le canon des sirènes. C'est vrai que c'est assez chouette. Bon j'étais un peu décue que le bateau ressurgisse 53 secondes après dans un parfait état, m'enfin bon. J'ai de suite arrêté de croire à la petite souris. Nous on était sur un pont au milieu des deux bateaux et c'était bien. C'était "cheesy".


Pour montrer qu'il y avait des palmiers et du soleil aussi, et que du coup on a pu laisser tomber nos doudounes et oublier le maïs.

Pablo et moi devant le fameux "Ceasar Palace", je n'ai pas de meilleure photo de l'ensemble de la chose pour l'instant, j'aurais aimé parce que c'est véritablement immense et très Césarisant. en tout cas on était content de prendre une photo avec ce lieu chargé d'histoire. Vois pas à quoi ça sert d'aller à Rome.


Je vous remets un léger Bellagio, j'y peux rien c'est mieux avec les feux rouges et le monsieur en orange au premier plan.


Le soir nous avons dormi dans nos lits mous , devant la seule chaîne de télé trouvée qui ne proposait pas de voir des dames toutes nues .

Le lendemain, nous avons été faire du shopping dans l'un des impressionnants malls de la ville, où j'ai acheté des Nike d'Américaine blanches et rouges à pépites rouges que vous avez peut-être vues ou verrez sur les photos mais on n'y voit malheureusement pas le côté glace à l'italienne luisante qui m'a immédiatement tapé dans l'oeil. aïe. J'ai aussi acheté des écharpes parce que j'aime les écharpes, et une veste qui ne me servira pas ici pour l'instant parce qu'il fait froid.

A propos de dames toutes nues , le soir même nous avions réservé pour un spectacle de strip-tease masculin, parce qu'on était a Vegas et que ça avait l'air d'être un sacré truc à en croire les 124 panneaux, alors il fallait tout de même qu'on expérimente. Et on voulait , par dessus tout, voir la tête de nos deux Japonaises. Ca s'appelait "Thunder from down under". Chouette. Il n'y avait que des filles dans le bar, étonnamment. Et donc globalement des types très musclés et chevelus dansaient en peignoir puis en slip pendant une heure et demie, entrecoupée de quelques rondes dans la salle, pendant lesquelles les agents de sécurité étaient littéralement submergés, essayant d'empêcher la moitié des spectatrices d'assaillir les danseurs. Il était "strictement interdit de toucher les danseurs". Reste que tout ça était plutôt marrant à voir.

Nous avons fait différent tours dans les casinos, où mes amis underage et moi nous contentions évidemment de "visiter" , parce qu'à Las Vegas on rigole avec tout sauf avec l'âge légal. Ainsi chaque fois que nous avons essayé d'approcher une table où les autres jouaient, nous étions attaqués dans la seconde par un monsieur de la sécurité qui demandait des pièces d'identité, alors on disait que non ça n'était pas la peine et on s'en allait. On a le droit d'être dans les casinos, mais il faut rester sur le chemin de moquette présumée verte qui fait le tour des aires de jeux. Ce qui donne lieu à des situations relativement absurdes parfois, puisqu'il m'est arrivé d'être à peine 20 centimètres hors de la moquette en question et de me voir demander ma carte. Alors je disais ba non j'ai pas 21 ans. "Bien, dans ce cas reculez d'un pas". Bien Sir. Alors je faisais un pas en arrière vers la légalité.
Cependant j'ai réussi à jouer aux machines à sous, un petit peu, parce que là où les tables de jeux de cartes et de roulette sont réparties sur une aire assez restreinte et blindée de chasseurs de mineurs, les machines à sous (slots machines, posez pas de questions ça vous servira), elles, s'étalent par centaines sur l'intégralité de la surface des casinos et sont donc nettement moins strictement contrôlées. C'est intéressant une machine à sous: on introduit un dollar, on ne comprend pas ce qu'il faut faire mais il y a plein de boutons qui clignotent alternativement alors on appuie sur l'un d'entre eux, rien ne se passe, alors on appuie sur un deuxième, on tire la manette et là les grappes de raisin et dés à coudre qui se trouvent devant nous se mettent à défiler. A priori, on ne parvient pas à en aligner trois et encore moins cinq, alors on perd assez vite. On réessaye un ou deux dollars parce que c'est vraiment très cool de tirer la manette. (bien que la grand mère du petit Chaperon rouge ne soit certainement pas contente parce que ce n'est pas ce qu'elle avait demandé)

Le lendemain, nous avons encore découvert de nouvelles choses.

Nous avons notamment été à Paris.



Je ne vous présente pas. :)

L'intérieur du casino Paris, qui se voulait en fait un extérieur parisien. C'était assez plaisant. Les pieds de la tour Eiffel traversent le plafond et atterrissent donc à l'intérieur du casino. Tout est écrit en français, et c'est adorable parce qu'ils mettent tout le temps les articles. Un panneau "réception" devient "La réception". On trouve ainsi "Le boulevard " "les toilettes" "le cabaret" "le restaurant" "la fromagerie". Le boulevard est une reproduction de rue "typique" parisienne, où se succèdent le Nôtre, un resto provençal, une fromagerie, une crêperie, des boutiques de foie gras et de vin. La rue est pavée (en caoutchouc, mais ça rend de loin) et les cabarets champignonnent.


Il y avait ce café très très impérial et vieille époque qui s'appelait Napoléon, alors comme c'est l'un de mes surnoms ici je n'ai pu échapper à cette photo (bon ok en fait j'en ai presque fait la suggestion)

Et ça c'est parce que mes frères ont toujours triché au Monopoly pour ne pas que je l'obtienne, me laissant ruminer mes 3 maisons de la rue Lecourbe.

Un autre truc que l'on pouvait faire à Paris, c'est boire un cocktail dans une Tour Eiffel, et ça m'a paru d'une importance capitale:


Me voici donc sirotant la Tour Eiffel au nez et à la barbe de l'Arc de Triomphe, qui ne la ramenait pas je vais vous dire.

Le soir nous avons été voir The Lion King, la comédie musicale de 2h30 qui reprend , vous l'aurez compris, le Roi Lion. C'était royal. C'était vraiment le Roi Lion. Les costumes étaient complètement loufoques, incluant des actrices déguisées en troupeau d'antilopes ou en girafe, ce qui est assez admirable . Non vraiment , un de ces troupeaux d'antilopes. Et puis ça nous a permis de partager nos versions respectives des chants du dessin animé, ce qui nous a plutôt bien fait rire, surtout quand ce fût au tour des germaniques, qui ont néanmoins beaucoup protesté en affirmant que si, c'était crédible hakunah matata en allemand. Il y avait aussi un de ces monde aux toilettes à la pause, oh quelle plaie, c'est pas vrai ça.

J'ai un peu de mal à essayer de ne pas oublier d'éléments majeurs du séjour mais je crois que ça va, on peut attaquer le dernier jour.

On a été à Venise, cette fois.


Nous étions partis pour un tour en gondole, jusqu'au moment où la dame nous a annoncé que c'était 16 dollars pour 13 minutes . Nous demandâmes dans un premier temps si elle n'avait rien de plus précis, parce que ça commence à bien faire les chiffres ronds. Elle nous répondit que non. Nous utilisâmes donc le plus poli des "bon ba garde tes tarifs pour têtes d'oeuf, tête d'oeuf" = "ok, on va réfléchir un peu d'abord."

Nous nous sommes donc contentés d'apprécier la vue des gondoles et le chant de leur gondolier. (avec lequel Madame Pervenche a assommé le Docteur Olive dans le petit salon)

Après des tours de galeries marchandes, 7 bellagio fountain supplémentaires,


des démons,
du coca, des achats de dés et de jetons pour montrer qu'on est bien venus, et des chauffeurs de taxis plus latinos qu'aimables, le dernier soir est vite arrivé.


Nous nous sommes rendus sur Fremont Street, dont le plafond incurvé et lumineux s'étend sur toute la longueur, et se met en marche toutes les 1/2 heures pour nous offrir un spectacle de (j'espère que vous aimez l'inédit) jeunes femmes en bikini rouge dans une tempête de neige, puis en bikini blanc dans une avalanche de flammes, ou bien l'inverse je ne sais plus exactement. Le principe est heureusement assez fascinant pour prendre le pas sur la pauvreté du contenu. J'ai donc adoré cette rue, qui même hors temps de show plafonnesque est assez densément illuminée , et j'aime décidément beaucoup quand il y a plein de lumières partout de toutes les couleurs. ("doux jésus je ne te parle pas de la facture d'électricité")


Et nous avons involontairement gardé ce qui pourrait bien être le plus cliché pour la fin: la photo sous le "Las Vegas sign". Nous y avons été de nuit, et personne ne s'y trouvait, ce qui ne m'a pas paru exceptionnellement étonnant dans un premier temps, mais que j'ai très vite considéré comme une chance quand Vivian m'a appris que cet été lorsqu'elle y était, des cars et des cars étaient garés aux alentours et des masses interminables attendaient patiemment deux heures avant de pouvoir prendre leur photo. J'ai encore aimé, évidemment. Le Vegas Boulevard court derrière le panneau et du coup je m'émerveille.

Vivian et moi-même sous le Las Vegas sign.
(non je plaisante, il y a Mélanie au milieu. )

Ah oui et l'autre chose étonnante à Las Vegas c'est qu'il y est possible de boire de l'alcool dans la rue, ce qui est tout de même tout sauf commun aux Etat-Unis, et de fumer dans les casinos, ce qui nous permet de retrouver la douce atmosphère nicotinée que l'on ne connait plus dans nos lieux publics depuis deux ans.
Le Nevada est également le seul état ou la prostitution est légale, et les rues sont donc littéralement bordées d'individus qui claquent et distribuent de petites cartes/prospectus cartonnés imprimés de publicités suggestives.

Quelques unes des célébrités que je n'ai pas vu : Harrison Ford, Dominique de Villepin, Ricky Martin, Nikos Aliagas, Eddy Murphy et Smaïn.
En revanche, Cher et Amanda Lear étaient à peu près partout. Heureusement.

Je concluerai donc par ce prodigieux jeu de mots qu'était l'enseigne d'une succursale du casino du Circus Circus . We had slots of fun.


vendredi 20 novembre 2009

Carthaginoise


Ah bon ba ça y'est.

C'est les vacances! yes yes yes. Après..pfiou, quelque chose comme trois mois de cours, tiens. c'est tout simplement scandaleux en fait, je viens de m'en rendre compte. Je ne comprends pas tous ces gens qui acceptent de ne pas être français. Et de vivre par conséquent ces tonnes de jours consécutifs sans vacances. Encore on aurait que deux/trois heures de cours par jours, mais là bon. On est facile à quelque chose comme, ah oui, ça .
(voilà donc pour la section mon cerveau veut pas.)

Alors le programme: c'est ouf.

Demain, à 7h du matin, nous embarquons dans le train bruyant et glacé (ah oui non il paraît que maintenant que c'est l'inverse c'est l'hiver, (ou dans l'autre sens, je sais plus) on désert de gobi dans les voitures) qui nous emmènera a Chicago, d'où nous prendrons l'avion à 17h pour Las Vegas, Nevada. Entre temps? A en croire les masculinités du groupe, on s'occupera essentiellement de s'enfiler des deep dish, vous savez les fameuses pizza-qu'on-peut-pas-trouver-plus-épaisse-dans-l'univers de Chicago. Bon, ba pourquoi pas. Nous arrivons ensuite à Vegas dans la soirée. A partir de la on va certainement passer à peu près 48h à s'eumeillzé sur ça et ça et oh regarde, ça, mais bon je vous raconterai après. :)

Lundi, Pablo et moi-même avons réservé une voiture pour aller voir le Grand Canyon, ou nous passerons la journée, après 4 heures de routes faites de CD de sales chansons américaines qu'on commence à aimer et que je vais donc me charger de graver. La honte. je sais. mais promis on se reprendra en main, après, en rentrant en Europe.

Ensuite et bien nous passons le mardi a Las Vegas, pour vérifier que c'est bien lumineux et festif. Mercredi, Vivian et moi-même embarquons pour Sacramento, où la famille la plus adorable de la terre qui avait accueilli boubou (ah pardon, il fallait que j'utilise le vrai prénom de livret de famille de mon petit frère?) il y a deux ans. Ils nous ont prévu un programme complètement, et bien, prévu, en fait. Et dingue. Regardez plutôt, parce que oui, Debi, notre hôte, est si fascinemment (je comprends pas que ça n'existe pas, ça m'énerve, alors je fais comme tous ces anglo-saxeux avec leurs "ely" et je crée des adverbes) concernée par et engagée dans cette histoire qu'elle a monté un mini site web pour l'évènement, où sont détaillés notre programme d'activités, le menu de Thanksgiving (qui par ailleurs ferait revenir de mission plus d'un astronaute lyophilisé ), la liste des invités, tout ça. Bref , voyez donc: http://sites.google.com/site/thanksgiving2009davis/home/site-seeing

Nous allons donc visitouiller Sacramento et les environs, puis nous rendrons à San Francisco pour le dernier jour, samedi. Dimanche, à 6h, je prend l'avion pour revenir à Macomb, parce que y'en aura marre des grandes villes .


Ne mangez pas trop d'escargots pendant que j'ai le dos tourné.

bises :)



Carthaginoise c'est l'une des ahurissantes insoliteries que la correction automatique me proposait pour "thanksgiving". Habituez-y vous (étonnant) , je ferai ça, parfois. Parce que c'est beaucoup trop génial. Eh et puis on aurait qu'à amener un peu de ludique, on aurait qu'à instaurer un jeu dont l'unique et [contraire d'ennuyeuse] règle serait pour vous de retrouver le mot d'origine pour que mes récits fassent sens, comme on dit ici. Allez arrêtez, ce serait carrément marrant.

mercredi 18 novembre 2009

Lancer de nounours



Mon titre est même pas une blague. C'est une activité reconnue et je me suis inscrite dans une équipe.

Je racontais plus rien j'en suis consciente mais là l'anecdote en vaut clairement la mimolette.

C'est au beau milieu d'une soirée sombre, pluvieuse, et oisive (tropical) comme seuls l'Illinois>>Macomb peuvent en offrir, que le miracle eut lieu. Trève d'introduction. Mélanie et moi nous rendions donc , après un meeting revigorant (que je pourrais raconter là tout suite dans une digression bienvenue qui reporterait d'autant plus le CLOU du récit). Tiens c'est ce que je vais faire en fait. Il y avait donc eu, en fin d'après midi, ce meeting pour lequel Leo, notre coordonatrice ISEP adorable, germanisante et allumée, nous avait sollicités, afin que nous venions expliquer notre pays à des étudiants d'ici qui s'y rendent le semestre prochain. Comme on est sympas et que, comme d'hab, il y aurait surement des chips et de la limonade, nous nous sommes grâcieusement portés volontaires. Après avoir assisté à la fin de leur mise en condition de pré-départ, qui consistait en quelques rappels enthousiasmants concernant le visa, le harcèlement à caractère racial, le choc culturel et le terrorisme, nous dûmes donc nous confronter à nos équivalents américains. Evidemment un seul partait pour la France, et il était peu bavard. Il "euuuh ne savait pas trop vraiment quoi me demander" et "eeeuuuh allait a l'université Pul Cezaine, de Ax em Pwovènce" et est-ce qu'il y avait moyen de jouer au foot là-bas? bon. oui. Alors après j'ai essayé de faire la conversation, en lui racontant ce qui me traversait l'esprit à propos de la France. Alors je lui ai appris qu'on faisait la bise, que les gens du Sud avaient un accent, que nous n'avions globalement emprunté aux américains que Mac Do et Subway et que pour le reste il devrait prendre sa carte à la Mie Câline, et que Paris c'était bien. Ah il était drôlement content le monsieur. Bon non il s'en fichait en fait. Alors j'ai repris de la limonade, des tomates cerises, et la carte 1 pizza achetée- une pizza offerte qu'on nous a cédée en remerciement, puis j'ai quitté l'endroit.

C'est alors que je retrouvai Mélanie pour aller manger. On approche. Donc nous nous dirigeons vers la cafétéria, où je commande un indian fried bread avec de la viande et des végétabilités. Je passe à la caisse, et la une une jeune membre du staff violet me héle (?), des ours en peluche à la main: "try gobbler bear toss, you have to get 2 of them in the basket there and then you have candies in it (pointant du doigt d'étranges ballons de football américain en plastique disposés sur la table)". Bon ba je suis amoureuse. Alors je fais part de ma volonté de lancer des nounours à Mélanie, qui adhère directement, nous nous empressons de consommer notre bien alimentaire avant que la cafèt ne ferme et fonçons au stand des ours. On avait le droit à 6 ours.

Comme ça, les gobbler bears:


On se plaçait derrière une ligne au sol, et une longue table nous séparait ensuite d'un panier à linge surélevé en hauteur dans les airs. (oui vous l'aurez compris , il était vraiment vraiment au dessus du niveau de la mer) Et bien ça n'était vraiment pas d'une facilité à défriser un caniche, comme j'avais pourtant pu le croire. Sachez donc, dans l'hypothèse où vous y seriez un jour confrontés, que le teddy bear dévisse vers la droite. Après quelques essais non concluants qui m'ont permis de remarquer cette tendance, j'ai décidé d'y adapter la direction de mon tir, en déviant un peu mon lancer d'origine vers la gauche afin qu'il revienne à point. (puisque rien ne lui servait de courir). Bref. J'en ai mis un! Le dernier. Heureusement, comme j'avais participé et que j'en avais mis un, la dame m'a autorisé à prendre une récompense quand même.

J'ai donc gagné ÇA:


Ma récompense, telle qu'elle m'a été remise.

Ma récompense, au milieu du montage.

Ma récompense , fabriquée.

Le fameux distributeur de M&Ms. J'étais si ravie et enjouée, après. Et puis rassurez-vous, comme je n'ai pas cette fâcheuse et ridicule tendance à baptiser les choses inutiles de la vie, je ne l'ai pas appelé Tom. Bref laa vie était belle, comme le film mais en moins triste. Jusqu'à ce que je recommence à réviser ma sociologie du moins.

Quoique non, puisque même mon livre de sociologie m'a fait les meilleures blagues du monde. (Comment ça? elle se fout de nous? des blagues? ils en foutent vraiment pas une ces américains ou quoi?) Non mais c'est parce que mon livre pointait le caractère variable de ce que l'on définit comme la déviance, et prenait l'exemple des lois propres à certains états ou villes des Etat-Unis. Par exemple, à Juneau, en Alaska, on ne peut pas entrer chez le barbier avec son flamant rose. A Normal, Illinois, il est interdit de faire des grimaces aux chiens , tout comme il est interdit, à Zion, de leur faire fumer le cigare. Par contre, on peut tirer la langue à un hamster qui finit notre pétard, visiblement. Comme quoi, il y a toujours un "bright side", des lois qui au premier abord paraissent démesurément répressives laissent, en contrepartie, une entière liberté d'agir dans les situations de la vie privée qu'elles ne visent pas. (Thierry, 47 ans, buraliste, titille régulièrement le conseil municipal de sa commune sur l'applicabilité des réglementations en vigueur) A Rockville, Maryland, on n'a pas le droit de jurer au volant sur la quatre-voies. J'imagine que du coup, on peut dire "ta m*** en short" au motard sans scrupules qui nous double au carrefour de l'épicerie et du supermarché du centre ville.
etc etc etc.

Il y en a approximativement cent treize mille deux cent quatre (j'ai oublié où on met les tirets alors je m'abstiens) : http://www.dumblaws.com/

J'ai bien ri, en tout cas. La France est également mentionnée, mais bon en toute objectivité il faut admettre qu'on a été nettement moins prolifiques en matière de dumb laws. Bon, ok, on ne peut pas appeler notre cochon Napoléon. C'est handicapant, mais on peut toujours s'en sortir avec Bonaparte, qui n'est pas si mal non plus.

Quand je serai grande, je veux être une dumb députée. Allez, dis oui, dis oui.


dimanche 1 novembre 2009

Trouille


Bon il faut que je raconte ce que c'est qu'Halloween (c'est étonnant ce qui se passe, la correction automatique me souligne Halloween en rouge et me propose aimablement "phallocentrique" à la place. bon moi je veux bien, mais ça va être beaucoup moins facile à comprendre après) chez les gens qui le fêtent vraiment. Ici halloween ce n'est pas cette fête irrespectueuse du 31 Octobre pour laquelle Benjamin et Caro se sont déguisés en squelette pour demander des bonbons aux voisins du dessus l'année dernière, mais si tu sais bien, au mépris de tout le recueillement pourtant dû aux défunts. Non ici halloween ça s'étend sur presque une semaine, et les gens sont globalement très très contents et très préocuppés par leur programme, leur costume, etc. (c'est si pratique, etc, quand on sait qu'en l'occurence il n'y a rien de plus qui les préoccupait, mais bon la phrase aurait été achevée de manière beaucoup trop subite) . DONC. Depuis jeudi soir nous avons fait plein de choses différentes, toutes liées de près ou de loin à l'idée de citrouille.

Jeudi soir, nous nous sommes rendus, quelques copains du monde et moi-même, dans l'un des batîments du campus au 19ème étage duquel avait été mis en place un "haunted floor". Ca avait quelque chose de fondamentalement flippant dans la mesure où même en temps normal, cet étage est entièrement abandonné, personne ne s'y rend vraiment. C'est un peu comme "celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom" mais pour un étage, en fait. Le principe était donc celui d'un train fantôme sans train. C'est pourquoi je suis partie avec l'idée que toute cette petite mise en scène ferait surement preuve d'un amateurisme suffisamment profond pour ne pas trop nous provoquer de cardiaqueries. Erreur.
La "visite" se faisait groupe par groupe, accompagné d'un étudiant guide/éclaireur/lampe torche. Nous avons donc commencé par faire face à l'habituelle conversation where are you from /we're from everywhere/oooh that's awesome I have a friend in Clermon-Ferrand avant de nous engager dans l'ascenseur avec un monsieur déguisé en tueur de Scream. Il était mignon. Il ne disait rien et essayait simplement de faire peur, jusqu'à cet instant où il décida d'envoyer avec violence son poing dans la paroi de l'ascenseur. Là ça faisait peur. Ensuite on a démarré la visite. Il s'agissait en fait d'une succession de scènes relativement glauques et morbides tout le long de l'étage, et c'était vraiment plutôt bien réalisé. Mais bon, il reste toujours cette conscience que les "méchants" ne sont autres que nos camarades de classe potentiels, ce qui fait vite retomber les angoisses. Ca donne ça: on traverse une longue salle bordée des deux cotés par des tables parsemées de morceaux de viandes et éclairées par un néon blafard (je me suis d'ailleurs toujours demandé si on utilisait vraiment cet adjectif avec d'autres noms que néon, mais ce n'est qu'une préoccupation personnelle) et clignotant à intervalles irréguliers. Il y a une dame en blouse toute pleine de sang en face de nous, qui essaye de nous faire peur. Bon. Je fais la maligne, de type on s'en fout on t'avait déjà vue avant, même pas peur. Et c'est là que d'autres gens en blouses sanglantes s'extirpent en rampant de sous les tables qui nous entourent, et m'agrippent le pied. Là, je crie. Et c'était tout le temps comme ça. C'est pas profondément effrayant, mais on a cette fâcheuse tendance à hurler un bon nombre de fois lorsque tous ces gens jaillissent là où on ne les attendait vraiment pas. Ce joyau de réalisme durait approximativement 20 minutes, suite auxquelles nous subîmes dans l'ascenseur un quasi-savon de la part de notre accompagnatrice, dont l'ongle de pied avait été partiellement détruit par le bond violent et non calculé de l'un ou l'autre d'entre nous. C'est pas de notre faute, on avait peur, on est foreign et on comprends pas. :)


Ce même soir d'ailleurs, histoire de raconter les histoires dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, les cafétérias du campus étaient joyeusement décorées, et les "dame de cantine" déguisées. c'était presque féérique. (cantona)


Vivian a beau faire pipi pour essayer de récupérer l'attention des japonaises, rien à faire. Alors Pablo et micro-Mélanie essayent de sauver la photo en affichant leur sourire le plus pur.

Une très bonne photo sur laquelle on aperçoit cependant le mini cimetière , les pendouilleries au plafond, l'obscurité et accessoirement le rayon soup and salads.

Et ce même soir était également organisée une grande chasse aux bonbons, un grand "Trick or treat" dans les residence halls du campus, ce qui nous a permis d'assister à un défilé de jeunes êtres humains en costume, accompagnés de leur parents, dans les couloirs des bâtiments, toquant à chaque porte pour récolter quelques friandises au beurre de cacahuète, ou parfois également des friandises au beurre de cacahuète. Nous leur avons donné d'étonnants bonbons japonais moyennement appétissants, ils ont dû en être comblés. En tout cas c'était vraiment trop mignon.


J'ai pensé que vous seriez contents de voir un bonbon japonais. Bon d'accord ça a pas l'air si peu appétissant, et ça a même l'air rose et doux, mais promis c'était pas très bon.

Le lendemain, la première chose américaine à laquelle j'ai assisté/participé eut lieu en cours de socio. La prof nous avait annoncé que quiconque se pointerait en classe avec un quelconque déguisement ce vendredi se verrait récompenser de 3 point bonus . Ce qui en soit n'est pas énorme, sur un total de quelque chose comme 400 points pour le semestre, mais le principe reste fascinant. J'ai eu un petit faible pour la tentative de la prof de restreindre les éventuelles excentricités de la part d'éventuels excentriques ou, tout simplement , d'étudiantes américaines. (nous y viendront plus tard) Elle a donc gentiment glissé qu'il lui serait agréable que les filles ne choisissent pas de costumes trop "slutty" , et que les garçons évitent de faire des choses comme se déguiser en Michael Jackson et installer un bébé en plastique dans leur entrejambe, note de bon-goût dont l'avait gratifiée un élève l'an dernier. Bon. Résultat? 4 étudiants déguisés, dont deux douteux, le déguisement en question consistant en un tout petit accessoire pas si extraordinaire. Mais peu importe. Moi j'ai boudé l'initiative parce que, blindée de convictions justes et honnêtes, j'ai décidé que c'était ridicule et que le principe même me révoltait. Visiblement nous étions beaucoup dans ce cas. Bien que certain(e)s aient expliqué qu'ils ne participaient pas à l'opération surtout pour ne pas "dévoiler leur costume avant samedi soir". Vous voyez c'est pas si facile, Halloween. La prof, quant à elle, portait un gigantesque chapeau de sorcière pendant l'intégralité du cours. Elle a aussi fait monter les déguisés sur l'estrade et les a pris en photo. c'é-tait folklo folklo folklo.


Ensuite, comme on ne s'arrête jamais-oulalala-non-quel-programme-dis-donc, nous avons rejoint, munis de nos citrouilles respectives (il est envisageable que je me lasse d'adorer ce mot un jour? enfin pas respectives hein. citrouille. personne ne peut aimer respectives. enfin on est pas obligé de détester non plus, c'est pas si antipathique. non voilà , ça n'inspire pas grand sentiment. C'est un mot, quoi), la maison de la famille américaine de Vivian, qui nous avait encore adorablement invités à disaïner des citrouilles et manger de la citrouille et dire citrouille tout le temps. Nous avons donc regardé Vivian et Tammie, notre hôtesse, fabriquer la soupe à la citrouille, pendant que Tammie m'expliquait qu'elle n'avait pas eu le temps de faire du "crusty" bread, et qu'elle avait donc fait du corn bread et qu'elle était désolée parce que j'étais française et qu'elle espérait que j'allais aimer le corn bread mais sûrement pas parce que j'étais française et tout et tout. Non décidément, je l'angoisse. Alors je lui ai évidemment dit que c'était très très bien comme ça et que je n'exigeais pas que le monde me donne du pain et des bérets ici, mais que c'était plutôt à moi de découvrir les délices que l'Amérique avait à nous offrir. Je me suis trouvée convaincante. Bon. Nous avons également joué a Guitar Hero en mangeant du guacamole maison, mais ça c'est accessoire. (c'est accessoire?) Nous nous sommes ensuite emparés des outils du kit "carve your pumpkins" acheté à 5 dollars au Walmart afin de nous attaquer à nos citrouilles. Il y avait aussi un carnet de pochoirs nous fournissant des idées/modèles d'expression à donner a nos citrouilles. Bien. Mes abonnements à Astrapi ne m'ayant pas été d'une aide suffisante en matière d'acquisition de compétences manuelles, ou même de goût pour les travaux manuels, je préférais créer ma propre tête et finir dans pas trop longtemps. C'était très drôle, mon moment favori étant celui où l'on vide la citrouille à l'aide de nos mains pour tout splatcher dans un saladier au milieu de la table. Ca c'est un travail manuel intéressant.


L'usine à citrouilles.


Eh je mens pas il y'avait même une contremaître pour nous hurler dessus.

La soupe de citrouille et le corn bread. Le pire c'est que c'était bon.


Nous après minuit.


Suite à quoi nos nouveau parents américains devaient nous emmener au corn maze de Macomb, un labyrinthe taillé dans un champ de maïs, ouvert et, supposément, hanté, à l'occasion d'Halloween ce soir là. J'avais la trouille. Hélas, l'océan pacifique étant goutte à goutte tombé du ciel la veille, nous nous sommes heurtés à un portail fermé. Je ne sais pas encore trop si j'étais rassurée ou triste.
Oh , et on a aussi encore donné plein de bonbons à plein de petits squelettes, lapins, et Oreo qui sont venus toquer à la porte de Chris et Tammie tout au long de la soirée et sont par conséquent tombés sur des étudiants gagas avec des accents bizarres.

Ce même soir je réglai également avec Pablo les derniers détails de notre costume d'Halloween. Nous allions être 4 patients échappés d'asile psychiatrique. Nous avions donc acheté 4 t-shirt blancs 1000XL , restait à en faire des camisoles de force. Ce qui impliquait que Pablo couse (oui, notre groupe est comme un micro-laboratoire d'expérimentation de l'inversion des rôles traditionnels de l'homme et de la femme) des boutons dans le dos de chaque t-shirt, puis perce des trous dans chaque manche, pendant que j'écrivais sur la partie poitrinale de chacun des t-shirt notre numéro de patient, qui serait en l'occurrence notre numéro de téléphone, parce que c'est plus drôle.

Le grand soir arriva. Sur le chemin qui nous séparait de la maison où nous passions la soirée, nous avons partagé un bus avec un prisonnier, batman, 3 policiers, 2 monstres étranges, un superman, 2 clowns, un troll, 3 joueurs de base-ball , une slutty-shérif, une slutty-abeille, une slutty-prisonnière, une slutty-soldat, des slutty-hôtesses, des slutty-serveuses, des slutty-écolières, des slutty-sluts. Énormément de gens nous avaient "mis en garde" de type attention vous verrez les filles ici le principe à halloween est de trouver un thème de costume et de le sluttiser. Et il faut bien admettre, très objectivement, que ça semble être le principe. Répartir quelques centimètres carrés de tissu à sa guise sur l'intégralité du corps, se percher sur un talon michaeljordanien , s'arranger pour que toute forme de sous vêtement soit visible en tout temps, accessoiriser le tout, secouer le tout, et paf, ça fait une américaine d'halloween. C'est fascinant. Bon évidemment encore une fois il y a nombre d'exceptions. Mais une écrasante majorité correspond à la description que je vous donne. Triste contraste avec les ribambelles de 3 years old déguisés en crocodile de la veille. Mais que voulez vous, on a pas de fumée sans casser des oeufs.

Peu importe, la soirée où nous étions était géniale, les gens avaient de chouettes costumes, et la bière avait goût de bière. ouf.



Remarques subsidiaires:

1. Idiot mais vrai: j'ai vu ma première salle d'attente d'hôpital américain. Un pincement, un pincement je vous dis. Notre pauvre pote danois Nick avait un viking dans la joue droite vendredi soir, elle était véritablement enflée , de manière assez inquiétante. Il s'est rendu a l'hôpital samedi, où il l'ont gardé en observation, et nous avons donc essayé de lui rendre visite. C'est en parcourant un couloir de l'hôpital que , observant distraitement les alentours, je sursautai à la vue d'une salle d'attente. Toute la vie d'urgences, Grey's anatomy, Desperate housewives, Sex and the city, Beethoven ou même Maman j'ai raté l'avion ou que sais-je, a défilé devant mes yeux. Pas du tout , j'en fait pas des kilos. La MEME. Tout pareil. C'est pas fou?
2. J'ai vu "Beaujolais nouveau" inscrit sur un panneau a l'entrée d'un restaurant de la grand place Macombaise (oxymore?), et ça m'a enchantée. Simplement parce que je me suis sentie en France l'espace de 2.7 secondes.
3. J'ai fêté samedi soir mon premier steak du trimestre. De ma présence ici. Génial. Nous sommes allés à la Steak house. c'était une bonne idée. Bien que je reste désespérée par ce problème de moutarde, qui est tout sauf dijonnesque dans ce type de restaurant. Mais bon, tant qu'on nous amène 7 verres de coca par repas, on ne peut pas vraiment râler. Par contre ici on ne traîne pas au restaurant. Lorsque l'on arrive aux 3/4 d'achèvement de notre plat, expression de lutte stomacale affichée ou non, la dame vient nous demander si c'était bon et si on veut une boîte. Si oui, elle amène la boîte, et l'addition, et après il faut y aller messieurs dames il faut nous laisser maintenant.

4. Je vous présente Théodore, mon lombric . Je l'ai adopté sur le chemin de mon bâtiment l'autre jour. Leur nombre est plus qu'impressionnant en temps de pluie ici. Une douzaine de vers différents se présentaient à moi à chaque pas, sans exagération. Ils jouent aussi au toboggan aquatique en se laissant emporter par les courants d'eau dans les pentes descendantes du campus, les fripons. C'est cependant pour lui et lui seul que j'ai craqué.



De gauche à droite: un ver de terre, Théodore, un ver de terre.


mercredi 28 octobre 2009

you've got to pumpkin up



Avant hier soir, il s'est passé un truc incroyable. Ma roomate, Brittany, dont je parle si souvent parce qu'on est si proches, a déménagé. Quelle fabuleuse surprise. Si je dis surprise c'est parce que cette dernière, forte des qualifications nouvellement acquises au sein de sa section "Speech pathology", avait bien évidemment pris le soin de ne pas m'annoncer l'événement. C'est par conséquent hier soir que, rentrant paisiblement de mon dîner dans la riante cafétéria de Grote Residence Hall , j'ai découvert ma roomate, en mouvement (ce qui déjà en soi relevait du suspect) au milieu de nombreux sacs et valises, et constaté que l'étagère et les placards étaient vides. Bien. Il y avait aussi deux copains à elle pour l'aider. Alors moi, comme je suis fière et bornée, j'ai fait comme si de rien n'était, je me suis tranquillement assise sur mon lit avec un bouquin, et ai laissé les choses se faire. J'ai pensé que ça ne pourrait que mieux encore diffuser l'image du français avenant, sociable, et toujours tolérant vis à vis des populations du nouveau monde. Après 47 aller- retours entre notre chambre et la-mystérieuse-destination-finale, elle est finalement venue récupérer, seule, ses derniers effets personnels, a vidé ses dernier restes de plats de manière a boucher le lavabo pour célébrer son départ, a contemplé les tapis de miettes de chips qui recouvraient dorénavant sa partie de la chambre (évidemment tout ça je m'en suis rendue compte plus tard) puis, dans un ultime sursaut de sociabilité, m'a lancé un "well, goodbye! oh, hum actually I move with my friends in another building" "oh ok, which building?" "mmh, overthere" (indique-t-elle le plus précisément du monde, pointant vaguement du doigt la fenêtre de la chambre). Bien. Trois p'tits tours et puis s'en va.

C'est LA qu'on commence à apprécier. oui oui oui. Maintenant je peux:

- écouter de la musique bizarre le matin
- mettre 5 alarmes de réveil entre 9h et 9h30
- parler au téléphone ou sur skype à toute heure
- vivre, d'ailleurs, a toute heure, avec toutes les lumières allumées , tout ça.
- Jeter négligemment mes affaires partout en arrivant. ouii. JETER MES AFFAIRES PARTOUT.
- pratiquer le Yoga au beau milieu de la chambre. Oui non mais bon si jamais j'avais envie, disons que la possibilité serait là. Oui et puis ça ferait scritch scritch a cause des chips pour l'instant, mais arrêtez d'être rationnels deux secondes, je veux rêver un peu.
- devenir nudiste.
- regarder le dernier spectacle de Michel Leeb en streaming.
- Manger comme un chameau.
- être somnambule.
- ouvrir les stores pour faire du jour dans la chambre et regarder la pluie et le vent deho...innonder la chambre d'un soleil matinal, pardon.


Problèmes générés (et oui petit, tu verras la vie n'est pas faite que de bonnes surprises ):

- plus de produits ménagers
-plus de télé (ce qui n'est un problème que pour le Desperate Housewives de 14-16h, pour le reste c'est un cadeau du ciel)
- plus de miroir intégral sur la porte de la chambre.
- ni de miroir zoom-tes-défauts dans la salle de bain.
- plus de r'n'b américain dans mes oreilles 13h par jour. Comment ça je me suis gourée de catégorie? non, c'était bien le r'n'b américain. J'aime bien. Mais si.


=> formidable, globalement. Cependant je ne sais pas encore ce qu'il va en être, si on va me désigner une roomate errante ou bien me laisser paaaaaisiblement dans une grande chambre pour moi jusqu'à la fin du semestre . Il faut que je me renseigne. Mais comme d'habitude, j'ai la flemme d'aller parler à des gens officiels.




Ce qu'il reste de feu ma coloc.

Bon en vrai c'est ma citrouille. Elle est pas joyeusement citrouillisante?



L'aquarelle "feuilles d'automne" que j'ai accrochée à mon mur.


La partie très orangement halloweenesque du dîner que nous avons préparé samedi dernier à la fameuse "French house", maison que les 3 autres super compatriotes français de Macomb partagent avec deux non moins charmants Suédois. C'était très chouette.

Une photo qui n'a rien à voir, mais je suis tombée là dessus au supermarché hier lorsque nous étions en quête d'un costume pour Halloween, et j'ai trouvé ça fabuleux, avec une mention spéciale pour le cochon de Noël. Bien que le bateau de pingouins ne se défende vraiment pas mal non plus.
(le reste est assez commun je dois dire, j'étais quelque peu décue de constater que le pélican de Noël semble être un must-have ici aussi)

Ce week-end, donc, c'est Halloween. Jusque là on est d'accord je pense. On a un programme chargé et américain, mais je vous raconterai tout ça post-happening. Vous avez les boules. :D


Pour vous donner un indice, je terminerai sur cette citation célèbre extraite d'un non moins célèbre poème de notre bien-aimé Victor Hugo: "Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, je citrouille."

mercredi 21 octobre 2009

Inter m'aide

Le type de message d'avertissement que l'on peut trouver ici dans un paquet de cigarette. Ah on a l'air malin nous en France , avec nos euphémismes. :)





Remarque bonus: constat général, les gens ici ne voient décidément aucun inconvénient à conduire des voitures de couleur JAUNE.

lundi 19 octobre 2009

Du rififi à Macomb, loulou.



La semaine dernière avaient lieu au sein de la majestueuse, imposante, brillante, détonnante Western Illinois University de nombreuses animations dues au "Homecoming", événement annuel organisé en l'honneur des ex étudiants de l'université.

Que dire, sinon que plus américain on ne peut trouver, excepté peut-être dans un pays imaginaire qui serait encore plus les Etats-Unis que les Etats-Unis eux même. A part ça, je ne vois pas.

Je n'ai pas assisté à tout, dans la mesure où mon passe-temps favori, dois-je le rappeler, est de m'appliquer à ne pas être au courant. J'ai ainsi manqué le "variety show", où différents "talents" de l'université se donnaient en spectacle. Zut.

HEUREUSEMENT, je n'ai pas manqué "Yell like Hell", la compétition de danse/pom-pom girls organisée jeudi soir. Chaque residence hall, ainsi que chaque associations/confréries étudiantes à noms grecs flippants/da vinci code (Delta Sigma Phi , Tau Kappa Epsilon, Pi Kappa Alpha, et inversement) montait donc une adorable petite chorégraphie en vue de se produire devant une tribune d'étudiants surexités et de, bien sûr, essayer de l'emporter. C'est qu'il y avait un jury, des prix, et un classement , tout de même. C'était globalement assez peu pro mais il ne s'en sortaient malgré tout pas trop mal, et c'était surtout très chouette. Les chorés consistaient globalement en quelques mouvements musicaux étalés sur approximativement 4 minutes, suivis de paroles étranges , saccadées et peu compréhensibles , se contentant plus ou moins uniquement d'énoncer le nom de l'université sous différentes formes et d'appeler au défi. Nom de l'université que l'assemblée reprenait en coeur à chaque fois, d'ailleurs. Comme à l'accoutumée je suis très peu douée et quasi soporifique sur les descriptions écrites, passons plutôt aux vidéos. Ce qui est certains, c'est que les gens yellaient vraiment comme l'enfer.

(j'ai failli dire "magnéto Serge", la honte)





Ci-dessus donc la vidéo qui est sans doute la plus représentative et la plus complète. Si ça parlait, une vidéo, elle dirait surement : "eh regardez, on est dans un film américain."

oh, et ne manquez pas de noter la prodigieuse vidéo-gaguerie de la jeune fille du milieu-premier rang, à quelque chose comme 00:52'. (pas du tout, mais à un moment).


Eut lieu pendant cette même soirée, au moment de l'entracte, la cérémonie d'élection du "King" et de la "Queen" de l'université. Les candidats au titre ne rigolaient que très peu avec ça.



C'est très flou, n'est ce pas? Une vague histoire de zoom mal géré. Je ne sais pas si un jour j'arriverai à être douée en photographie ou pas.
Peut-être lorsque les Calendes grecques auront des dents.

On aperçoit donc la mignonne dizaine de candidats et leur turban (ou tout autre mot de la langue française désignant précisément cette bande de tissu blanc mais que la rédaction ne peut malheureusement retrouver à l'heure de la publication de cet article). Le king n'est même pas celui pour qui j'avais hasardeusement voté, alpaguée que je fus la veille par un type qui me posa délicatement , à l'heure du déjeuner, une arme sur la tempe pour m'inciter pacifiquement à voter de manière immédiate. Comme quoi le volontariat ne porte pas toujours ses fruits, et peut facilement compter pour des prunes. Ah j'étais verte de me faire bananer comme ça pour une pauvre élection à la noix. (la récente loi de prévention de la lourdeur et le montant de ses sanctions m'invite à vous épargner le "tomber dans les pommes" et le "en pleine poire" , mais croyez bien que tout cela est véritablement contre mon gré)




DONC. Pour le reste ce Homecoming s'est manifesté par pas mal de "parcours festifs" organisés ce week-end, comme cet impressionnant "housecrawl', une tournée de maisons à thème qui vit quelque chose comme 400 personnes munies de t-shirts cocktailifères passer de maison en maison selon le programme suivant: 8h du matin, maison "mexicaine" et ses verres de tequila; 9h du matin maison "africaine" et ses verres de "jungle juice" ; 10h du matin maison irlandaise et ses verres de whisky; 11h du matin maison russe et ses verres de vodka. Tous ces gens étaient ensuite, bien sûr dans un état remarquablement approprié pour assister à la grande Homecoming parade, qui vit défiler dans les rue, que dis-je les avenues, de la douce bourgade de Macomb, les Marching leathernecks, mais aussi les joueurs de foot de l'équipe de l'université, un cheval et sa carriole ( oui ça on ne sait pas trop d'où ça sortait, encore un coup fourré de la communauté Amish), et aussi une partie des étudiants étrangers de l'université, portant fièrement leurs drapeaux. (je dois honteusement admettre que nous avions été sollicités pour le faire, et que l'idée de m'enchantant que moyennement j'ai pris la peine de ne pas me porter volontaire. et puis c'était à 9h, eh oh. et puis il fallait marcher. Et puis porter son drapeau. erf. Encore s'il s'était agit de porter , montée sur un monocycle motorisé, un saucisson géant ou une baguette de pain, pourquoi pas. m'enfin un drapeau. A pied.)

J'ai également fait l'acquisition d'un nouveau t-shirt, puisque évidemment, inutile de le rappeler, toute occasion est ici propice à la création d'un T-shirt, de la même façon qu'en France on nous distribue, lors de chaque événement, rencontre ou cérémonie officielle, des. Mais si, ces trucs qu'on nous distribue, là. Vous voyez bien. A chaque fois, il y a cette distribution de.

Voici donc mon nouveau t-shirt (j'en suis à 4, je me suis fixé un objectif de 16 sur l'année, je pense que j'ai pris un léger retard, et compte désormais sur le deuxième semestre pour être très textile) :





Le devant. Soyons clair je ne suis en aucun cas parvenue à identifier la raison pour laquelle Batman est venu battre de l'aile dans tout ça.
LWG c'est Lincoln/Washington/Grote, les noms de trois résidence hall rattachés les uns aux autres, le mien étant "Grote". (oui mais prononcé en anglais c'est un peu moins vilain).

L'arrière. Remarquons que Rocky est toujours aussi accueillant, détail peu négligeable lorsqu'il s'agit d'accueillir.



ps: la vidéo arrivera un jour, lorsque le wifi universitaire me permettra d'uploader quelque chose. pardon.