mardi 19 janvier 2010

Moque bas




Non n'importe quoi vous êtes fous, je suis rentrée aujourd'hui à Macomb après le voyage le plus [adjectif vraiment extrême] de ma vie, je vais pas me mettre à raconter Moscou à 11 heures du soir. Y'a le temps.




Donc ba Moscou c'était du samedi 9 janvier à un tout petit bout du lundi 18. ("ooooh elle nous a bien eus tiens").

A la suite d' une escale à Riga qui ne manquait pas de piment d'espelette à la moutarde de dijon, nous arrivons à Moscou, où après m'avoir fait , "ah non mais pardonnez moi l'expression mais" chier, pendant trois mois, avec des requêtes documentaires et autres procédures de visa à s'en percer l'arcade sourcilière, on m'a laissé passer le contrôle de passeport comme une lettre dans du beurre. En l'espace de 15 minutes nous étions légalement sur le territoire russe. Ce qui ne fut pas le cas de ma valise, qui avait décidé que de toute façon on attendrait certainement une heure dans la file alors pourquoi se presser. Elle est donc arrivée comme une fleur d'oranger une demie heure plus tard. La recherche d'un taxi fût ensuite ma première confrontation au russe et, plus précisément ici, au chauffeur de taxi russe pas très content qu'on ne soit pas contents de son prix de taxi. Mais bon.

Je trouvais cette partie introductive indispensable à l'introduction. Le reste reposera sur mon concept du lancer de photos: je lance des photos.

1, 2 , 3, 3 1/4, 3 1/2, 3 3/4..


Voici ma première vue de Moscou à pied, la Moskova un peu gelée mais, comme me l'expliqua si savamment ce passionné de cours d'eau qu'est Victor, "pas entièrement parce que les courants sont trop forts". Ca coule de source. Non bon sans rire, c'est pas un peu tout beau?


La même, mais de l'autre côté. On y aperçoit un des fameux "gratte-ciels" staliniens, qui sont au nombre de 7 dans la ville. J'arrête dès maintenant de me la ouèje, comme disent les petits chouchous de Nadine Morano, car je n'ose même pas essayer d'affirmer la fonction de celui-ci. Je ne sais plus trop. J'étais fatiguée, aussi. Red bull ne m'avait pas donné d'ailes.

La place rouge, que j'ai rachetée depuis. Là en plus il y avait les ajouts de la période de fêtes: une patinoire très lumineuse avec plein de russes contents qui, quand ils ne faisaient pas partie de l'équipe olympique de patinage artistique, essayaient de tomber sur les fesses pour avoir encore plus froid, et tout plein de guirlandes électriques autour du Goum, le centre commercial mystère et boule de.

Une particularité russe: les décorations de sapins partiellement comestibles. De la pâtisserie de sapin.

Ah ba oui tiens la voilà la patinoire.

Ici un autre morceau de la place rouge, où l'on aperçoit les murailles du Kremlin, un sapin de Noël, le mausolée de Lénine, ainsi que les Berthier en ballade. Le mausolée c'est très étonnant. On doit laisser toutes nos affaires dans un vestiaire à l'entrée, puis l'on passe d'abord par un cimetière où il est possible d'admirer les tombes de Staline, Brejnev, Andropov, et autres joueurs de foot célèbres de l'URSS. Cependant Krouchtchev manquait à l'appel. Nous allions devoir le trouver. Le séjour pris dès lors une tout autre tournure.
Ensuite vient la visite du mausolée lui même. Enfin plutôt l'entrée et la sortie du mausolée lui même. Car on ne s'arrête pas dans le mausolée. Il y a 47 messieurs de sécurité avec des chapkas qui parsèment les 23 mètres carrés de l'intérieur du batîment. On entre, on est suivi, on essaye de limacer paisiblement car on veut avoir un peu le temps de voir la tête de Lénine et être bien sûr qu'il a pas l'air tout a fait très très vrai et on sort, suivi. J'ai vu Lénine. Si, ouais. Et même pas fait la queue. Alors qu'à ce qu'il paraît, d'habitude, oh la la la c'est le BA-ZAR.


Ah. BASILE. Une photo . Ma marque de fabrique est ici à repérer dans les vagues de fumées qui sont venues s'étaler sur la photo lorsque j'eus la bienheureuse idée de m'exprimer oralement au moment du flash. C'est la cathédrale Basile le Bienheureux. Qui s'appelle comme cela parce qu'un bienheureux qui s'appelait Basile s'y est vu gratifier d'une chapelle. Un aveu? Je n'en vis jamais l'intérieur. Une histoire faite de retards de métro, de sol glissant, d'assistance à personne en danger et de cours de solfège..bref nous n' avons jamais réussi à y parvenir avant 16h08, qui est l'heure de la fermeture de la caisse à 16h15. (quoi?) Ils ferment tôt, les russes.

De l'autre côté de la place rouge, y avait une tour de fin de bout de muraille, une statue, un bout de musée d'histoire et ce SAPIN. Et parmi les bonshommes qui se tiennent en dessous, se trouvait notamment Staline. Encore. Il prenait des photos avec des gens. Hyper accessible.
On avait aussi croisé, précédemment, à la sortie de la place rouge, Homer Simpson, Bob l'éponge, et les tortues ninjas, qui prenaient un café en attendant les touristes.
Je profite de ce moment pour aborder la seconde anecdote tortues ninja du séjour: les copains de basket de Victor qui, à la vue de mon t-shirt à leur effigie, entonnent joyeusement la BO des tortues ninja en russe.

Bon il est temps d'attaquer le métro. "tu verras, le métro russe est absolument fabuleux". Non mais oui, en fait. Si le mot ne m'était pas insupportable au tympan je dirais grandiose.
Ne prêtez pas attention au loir que la dame au premier plan s'est laissée glisser dans le cou. Elle n'a pas fait exprès et ne va certainement pas tarder à l'en déloger violemment.

Ici dans une autre station ("oh je le savais, j'aurais dû annoter mes photos, tu vois"), le CLOU du spectacle. Statue intitulée quelque chose comme "Restes à Véronne Juliette, ici c'est un museau de chien qu'on touche". Une majorité des gens transitant dans cette station de métro passent ainsi auprès de cette sculpture et caressent le museau du chien, ou bien sa patte gauche. Après que Nikita, un ami russe de Victor, nous a expliqué ce rituel, nous étions si séchés que nous avons dit "aaaah, ba oui c'est pour ça que c'est les parties les plus dorées."


Du coup Victor a fait pareil, pour démontrer que tout le monde a le droit à une belle photo de soi la main sur le museau d'un chien sculpté dans un carrefour de transports sous-terrain moscovite.




L'enseigne Mac Donald, en russe. C'est idiot mais j'ai une sorte d'amour pour les transpositions en russe d'enseignes américaines. C'est..oui voilà, c'est un peu mon dada. Mais oui, évidemment que le Starbucks arrive. Quelle impatience.

Un bout du Moscou d'autour de place rouge. Il faut dire que les batîments ont la classe et il y a de la neige. Alors j'aime bien. Même sans cadrer ni savoir de quoi il s'agit.
Nous sortions alors de la visite du Kremlin, mais évidemment il y fallait aussi laisser son appareil photo à l'entrée.

Frais.

Là c'est un milieu de centre commercial qui m'a fascinée. Surtout les ascenseurs. ah zut on les voit pas. Et en bas c'est un restaurant de sushis où l'on mange sur un balcon au dessus de l'eau s'échappant de la fontaine/horloge romaine. C'est bien fichu comme petit mécanisme non? Visez un peu les ascenseurs:


Les capsules lumineuses, là , en forme de gellule pointue. C'est cooool.


Nous avons aussi visité l'université de Victor, qui fait un petit peu mal aux yeux parce qu'un peu dinguement impressionnante et massive. Nous sommes malicieusement montés au 28ème étage où, en nous glissant discrètement dans une salle de classe vide, nous pouvions admirer ça:

Paris

Johannesbourg

Bangkok

Mais comme le batîment s'est finalement conformé à ce qui se fait aujourd'hui en terme de sécurité dans les établissements scolaires, Victor n'a pas pu mettre fin à ses jours.


L'université de Moscou, donc. Construite, par un miracle d'architecture déjantée, en suspension sur un gigantesque fil électrique.


La bibliothèque universitaire, qui jusqu'à nouvel ordre n'a jamais intimidé personne.


La russie ordinaire et trop classe.

Je décède lentement et ferai donc une pause, comme dans le journal de France 2 où ils annoncent la suite alors qu'elle arrive immédiatement sans interruption aucune. Là je fais certes une interruption dans la vraie vie, je vais dormir, mais elle ne sera jamais matérialisée dans cet article qui se poursuivra de manière inchangée et se présentera en un bloc. Mais tout est question d'honnêteté du blogueur. Je vous invite , dans l'étude de ce tiraillement, à relire les Confessions, dans lesquelles Rousseau s'attaquait déja, de manière allusive, à la question de l'intégrité du blogueur. J'en suis. De ces blogueurs intègres. Je crois que c'est simplement pour cela que je vous annonce pour demain: des tombes, la mayonnaise, le basket, la vodka, des couvres-chef qui font plus rire le chef qu'ils ne le couvrent et.....du métro, eeeeeencore pluuus de métroooo, chez vous. (se munir d'une voix oscillant entre un Julien Lepers en forme et une voix-off de bande annonce d'NRJ music awards)



Le jour d'après nous avons donc visité le monastère Novodievitchi, et notamment son immense cimetière extérieur, à la recherche de nos personnalités russes favorites, Nikita K. et Monsieur Gogol, entre autres. Ah oui et Boris, également. Ci-dessus donc, le monastère , soleil doré dans la brume crépusculaire de cette atmosphère boréale d'après-midi nordique. (pause)


La tombe d'un footballeur russe. Non mais pour de vrai cette fois. C'est que là-bas il faut pas rigoler avec le football et ses héros. Enfin c'est compréhensible du point de vue des passions nationales, imaginez si par exemple nous on venait à enterrer Christophe Dechavanne.


On a trouvé Nikita! Nous étions très content. Comme Victor ne sait pas lire le russe, c'est moi qui ai déchiffré les quelques lettre d'un nom qui m'étais familier, avant de déterrer la trouvaille.
C'était la vraie. Il y avait marqué Никита Сергеевич Хрущёв, nous avons donc pensé qu'il était temps de faire le signe West Coast, dont Victor nous offre ici une parfaite maîtrise. :)

La tombe de Boris Eltsine, qui est de très loin mon coup de coeur. C'est ce qu'on pouvait faire de mieux. Je ne l'aurais pas imaginée autrement. Je veux être artiste de cimetière, plus tard. Pour faire la tombe de Stéphane Berne par exemple, ou d'Anne Roumanoff.
Non plus sérieusement elle est quand même géniale, cette tombe, et je ne pensais pourtant jamais prononcer cette phrase un jour.


Un tel périple méritait bien un peu de repos, et dieu merci le chemin était bordé de quelques petits bancs, bien pratiques pour bouquiner un guide en reprenant des forces.

Nous avions faim en cette fin d'après-midi tombale, et les russes aiment la mayonnaise. C'est pourquoi l'une des cafétérias de l'université nous mijota ce réconfort.

Ensuite nous avions basket. Enorme. Nous avons été voir le CSKA, qui jouait contre une équipe espagnole. C'était l'Euroleague, eh pas un truc d'amateurs. Et les deux tête de liste, en plus. (je m'offre un donuts si les trois affirmations précédentes sont exactes et ma leçon par conséquent bien retenue)
C'était complètement fou. Au début c'est mignon, les joueurs d'une équipe vont marquer un panier dans le panier des autres, qui ripostent en venant vilainement leur en marquer un, et ainsi de suite, pendant que des russes très très concernés et folkloriques hurlent. Bon. Plutôt paisible. Mais arrive la FIN du match. oh là là. On a eu la chance d'avoir une égalité de scores au moment d'attaquer la dernière minute. C'était une tuerie. un massacre. le chaos. l'apocalypse. Je stressais stressais stressais. c'est comme au tennis quand on fait les avantages à 40 a. Ca marque, puis l'autre marque, ce qui d'une certaine manière annule le progrès précédent. et l'heure fiiile à u-neu vi-tesse. brrr. Et finalement ON a gagné. Je ne sais pas si j'étais contente parce que j'étais pour le Cska ou si j'étais contente parce que nous échappions sûrement ainsi à une prise d'otage douloureuse par quelques supporters vexés et tortionnaires. Mais c'était bien.

Et la salle était décorée.

Ensuite nous avions soirée avec des amis russes de Victor. Il y avait donc de la Vodka, des pelmenis, les chouettes pâtes à la viande que l'on mange oh vraiment beaucoup là-bas, avec de la mayonnaise sinon c'est tout nul, et des cornichons. enfin des PICKLES. Alors comme la vodka c'est quelque chose, on se met tous autour de la table, chacun son verre, l'un sert, un autre porte un toast, et tout le monde tchine, puis tout le monde boit d'une traite. C'est mignon au début, on porte un toast à l'amitié et le serveur sert l'équivalent d'un verre dans un verre. Sauf que ce rituel se répète maintes fois. On ne boit pas beaucoup beaucoup seul, en Russie. Enfin pas la vodka. Alors si quelqu'un se sert il sert aussi les autres, et re-toaste, et tout ça. Alors à la fin , parfois, les toasts sont portés à l'inventeur du gingembre confit pendant qu'un camarade essaye laborieusement de trouver la parfaite combinaison entre viser et doser. Cependant j'exagère un peu, car leur inspiration en matière de toasts m'a plutôt fascinée. Je m'arrête là car j'en ai marre de dire toast. Par contre j'ai oublié les cornichons. Ils ont cette fâcheuse tendance à calmer l'impact d'un shot de vodka sur leurs papilles gustatives en croquant dans un bon gros pickle frais. La fin du monde, en somme. Quoique non, la fin du monde c'était ça:


Les chips de mini poisson. Terrifiant. Un poisson écartelé et chipsé, dont ils se saisissent par la queue avant de le consommer en arrachant tranquillement la chair de sa peau. Je crois que c'était mon premier vrai choc culturel. C'est pas concevable. Et ça sentait si fort que même un reblochon dépassé en aurait été nauséeux. Mais eux ça les rendait très contents, ce qui somme toute est le point essentiel.
Oh et ps: le verre archi-classe en forme de botte à talons c'est celui que l'on m'avait donné, parce que je suis une fille. Ca va de soi.

Nous avons repris le métro dans des stations chouettes. Ici une énorme coupole à la sortie du métro, au dessus de fresques circulaires plutôt réussies, le tout rendant bien mieux en vrai et en intégral, évidemment. Mais je n'osais pas trop m'allonger au bout de l'escalator pour m'autoriser un plan global. Quelle tristesse.

Il y avait beaucoup de gravures comme celle-ci tout le long des quais de métro.
Ici c'est José Bové avec Tintin et Gavroche mais on trouve aussi bien souvent des personnalités plus prestigieuses.


L'important dans tout ça, c'est que Victor a trouvé une chapka-singe. Et un ballon de baudruche, qu'une dame avait oublié sur sa chaise à Il Patio, chaîne de cuisine italienne qui était un peu notre "cantine", comme on dit chez les actifs. Il était très content. Mais ne voulait pas que cela se voie sur la photo. Cette chapka est prodigieuse: les mains du singe s'accrochent l'une dans l'autre, et il a évidemment une queue dans le dos, par conséquent sur la nuque de son porteur. De la fine couture. :)


Pardon il y avait celle-là aussi, c'est la dernière. Mais bon tout de même. Là.

Le Starbucks, comme promis. Pour celui-ci il mettent la traduction. Il sont plus gentils qu'au Macdonald.

Un hôtel trop cool. Parce qu'il y a des lumières de toutes les couleurs. Quelle touriste. Oui mais il est trop cool.

Rectification et mesure d'égalité:


J'ai certes aussi essayé des chapkas. mais c'était celle de Christine Lagarde et ça m'a rendue floue.



Bref, je suis un petit peu amoureuse de Moscou.



Allez les jeunes, bye bye tout le monde!



(Je suis confuse mais j'avais vraiment toujours rêvé de faire ça)