lundi 7 décembre 2009

Il a neigé sur today


Comme je n'ai pas trouvé d'autre prétexte pour ne pas concrètement commencer cet essai dont je rumine le contenu depuis une semaine sans taper quoi que ce soit, je vais vous montrer comment il neige ici, aux Etat-Unis d'Amérique, à Macomb.
C'est quand même bien plus enthousiasmant que d'examiner des lettres de chefs d'entreprise envoyées à la maison blanche sous Roosevelt pour dire que les juifs et les pauvres étaient respectivement des conspirateurs et des flemmards qui profitaient des programmes d'assistance mis en place par le gouvernement et de dire ensuite pourquoi ces lettres étaient méchantes et peu nuancées. Quoique, maintenant ça semble intéressant. Bon ba je m'y mettrai après , alors. (la correction automatique propose Rousselet, c'est mignon Rousselet).

Voilà alors ce matin, quand mon réveil a sonné à 9h j'avais vraiment très envie de mourir parce que là on arrive en ces périodes de fin de semestre où on a un peu envie d'expédier les derniers cours et de passer à autre chose, et où les profs eux mêmes se contentent d'expédier un peu leur vie pour avoir tout passé en revue avant les "finals". alors bref ça m'ennuyait assez sérieusement de faire le déplacement. Ce jusqu'au moment où j'ai levé mon store. CA Y'EST. c'est blanc. Du coup j'étais d'une humeur de bronzé fait du ski et je me suis quasi ruée à l'extérieur, afin d'être contente au milieu des américains blasés par ce qui ne représente sans doute pour eux que les premières neiges d'un hiver qu'ils ont chaque année. Même pas marrant.


Ci-dessous donc la vue riante que j'avais ce matin en me levant, bon j'admets maintenant que vu comme ça on aurait presque encore plus envie de se tuer, mais en fait promis c'était un peu lumineux et puis blanc.




Grand-mère feuillage qui avait encore oublié le Pétrole-hahn.



Comment se plaindre, le chemin était même dégagé. on avait un chemin en béton pour ceux qui préfèrent le béton, puis un en herbe pour ceux qui préfèrent l'herbe et contourner ce qu'il n'y a pas a contourner.

Le dernier angle de vue exploitable depuis ma chambre. Parce que le troisième angle est toujours le plus significatif, comme disait Pythagore.


En fin de semaine je devrais pouvoir vous balancer le ski de fond et les élans. Patience. :)

jeudi 3 décembre 2009

Les vègues


Dimanche soir je suis rentrée de notre pèlerinage de l'autre côté de la grande barrière de vide. (=>voir la zone vert foncé cataloguée "grenier des Etats-Unis" sur toute carte géographique lycéenne digne de ce nom).
Sur la côte Ouest, donc. Mais si vous savez, je vous avais dit.

Je vais commencer par Las Vegas, puisque dois-je le rappeler je suis littéralement dévorée par une obsession inexplicable pour l'ordre chronologique.

Samedi dernier-dernier nous avons donc, 9 que nous étions (si tant est que l'on puisse considérer une personne atteinte de la grippe A comme une personne à part entière) , pris le train de 7h du matin, après avoir traîné nos valises avec peine sur le bitume aride de cette aurore glaciale. (?)


Je ne résiste pas à l'envie de vous donner ce léger aperçu du train en question et de notre compatriote masqué, et puis tant qu'à faire de la tête de la fille de derrière, qui cependant n'a peut-être rien à voir avec son voisin de devant mais ça reste drôle. Ah oui et si je précise qu'il est mexicain, ça devient comblesque?


Suite à cela nous avons fait une étape d'une cinquaine d'heures à Chicago, où globalement nous sommes retournés voir le Bean parce qu'on l'aime bien trop, et puis nous avons mangé de la pizza épaisse.


Les copains, la maison, et une frange anonyme à manteau en tweed.


Avioooooooooooooooooooooooon. (chaque o correspondant à la profonde conviction que 60 minutes se sont écoulées) (chaque o correspondant également aux 430 kg d'américaine qui partagaient ma banquette. Voir mon siège, pour la deuxième. Disons qu'elles étaient deux, et que boire, dormir, et manger des crackers au cheddar sur 1/17ème de siège m'a amenée à comprendre pourquoi parfois il y a des gens à qui l'on propose de réserver deux sièges. Tout cela sans entrer, évidemment, dans les détails sordides du bouclage de ceinture pour chacune d'entre nous.)

C'est alors que nous arrivons à Vegas. C'est une catastrophe parce qu'il est déjà 21h30 on a pas du tout la soirée devant nous ah mais non si en fait ça va on a deux heures de moins ici. Bon . Il est 19h30, on choisit rapidement l'option "faites vous peur à observer vos baguages qui ne sont nulle part sur le tapis roulant", puis nous nous laissons touristement séduire par un chauffeur de limousine qui nous propose pour un prix , une fois divisé en neuf, raisonnable, de nous conduire à notre hôtel. C'était fabuleux: nous étions globalement pré-hystérisés par le principe d'être a Las Vegas dans une limousine, mais alors lorsque le chauffeur a enfin daigné lancer la musique et que les grands casinos et autres batîments non identifiés mais fantastiquement lumineux ont commencé à défiler devant nous, nous étions résolument intenables.




Ouais ouais avise un peu la limo camarade.
Et puis comme on a pas l'air d'un perroquet géant et béat hors de son milieu naturel ça va.



On arrive à l'hôtel. Le chauffeur nous dit que c'est bien le Circus Circus, mais on est pas sûrs sûrs. Cet hôtel, modèle de modestie et havre de simplicité, n'abrite en son sein qu'un casino, une galerie marchande et un parc d'attraction. Et un Mac donald aussi, parce que chaque casino se devait visiblement d'avoir son Mac donald.

Toujours est-il que c'était LE bon plan: des chambres plutôt spacieuses partagées à 4, avec de vrais grands lits mous et la télé et une vraie salle de bain, pour 11 dollars la nuit, sur le Vegas Boulevard ou "Strip", l'avenue principale de la ville où s'alignent tous les grands casinos et autres empilements de dollars et d'ampoules.

L'heure était déjà bien avancée lorsque nous nous sommes retrouvés après installations respectives dans les chambres, et la soirée fût donc essentiellement un Las Vegas bus tour sans le bus.



Ma nouvelle idole. La fontaine du Bellagio. Toute la journée et jusqu'à onze heures le soir, sont lancées toutes les 15 minutes différentes musiques sur le rythme desquelles dansent ces plus au moins gigantesques jets. Je ne sais même pas exactement pourquoi mais c'est vraiment ..et bien, beau en fait. je pense que nous y avons assisté une dizaine de fois. Celle que je désignerais comme "vraiment la vie" c'était sur Con te partiro de nuit, ça donne tout simplement envie de brûler un dromadaire, de retrouver son crayon plume, de passer la quatrième, ou toute autre sommet de satisfaction de ce type. ou alors tout simplement de se jeter dans la fontaine.


Ah ba oui, ba Pablo l'a fait. Enfin s'est voloncontreusement laissé tomber dedans. Apparemment c'était très froid. Et ça a beaucoup impressionné Superman, qui distribuait des prospectus juste derrière nous, et qui tel un Nelson Monfort de l'instant l'a lourdement interviewé sur ses impressions. En plus c'est interdit. Ces espagnols , en plus de manger du poulpe mariné dans son encre, sont donc des hors-la-loi.


L'humilité trumpienne.

Le Treasure Island, où nous avons assisté en cette première soirée à un spectacle de pirates. C'était l'histoire d'un bateau de semi-gogo danceuses (mais si vous savez, les bateaux de semi-gogo danceuses comme dans l'Odyssée) qui essayait de séduire les occupants d'un bateau de semi-gogo dancers alors elles dansaient et chantaient des choses à mi-chemin entre Shakespeare, Moulin Rouge et Plus belle la vie, mais ça ne faisait pas vraiment d'effet aux pirates qui continuaient de danser et de jouer du tamtam, du coup elles leur on dit "et ba puisque c'est comme ça on va vous bombarder", alors ils se sont mutuellement bombardés et les sirènes on gagné. La morale de l'histoire, c'est que quand le pirate joue du djembe, la sirène crie victoire. Bon le clou du spectacle, et la raison pour laquelle il attire des gens, c'est le moment où le bateau pirate sombre pour de vrai dans les profondeurs, au milieu de quelques feux d'artifices matérialisant le coup de grâce porté par le canon des sirènes. C'est vrai que c'est assez chouette. Bon j'étais un peu décue que le bateau ressurgisse 53 secondes après dans un parfait état, m'enfin bon. J'ai de suite arrêté de croire à la petite souris. Nous on était sur un pont au milieu des deux bateaux et c'était bien. C'était "cheesy".


Pour montrer qu'il y avait des palmiers et du soleil aussi, et que du coup on a pu laisser tomber nos doudounes et oublier le maïs.

Pablo et moi devant le fameux "Ceasar Palace", je n'ai pas de meilleure photo de l'ensemble de la chose pour l'instant, j'aurais aimé parce que c'est véritablement immense et très Césarisant. en tout cas on était content de prendre une photo avec ce lieu chargé d'histoire. Vois pas à quoi ça sert d'aller à Rome.


Je vous remets un léger Bellagio, j'y peux rien c'est mieux avec les feux rouges et le monsieur en orange au premier plan.


Le soir nous avons dormi dans nos lits mous , devant la seule chaîne de télé trouvée qui ne proposait pas de voir des dames toutes nues .

Le lendemain, nous avons été faire du shopping dans l'un des impressionnants malls de la ville, où j'ai acheté des Nike d'Américaine blanches et rouges à pépites rouges que vous avez peut-être vues ou verrez sur les photos mais on n'y voit malheureusement pas le côté glace à l'italienne luisante qui m'a immédiatement tapé dans l'oeil. aïe. J'ai aussi acheté des écharpes parce que j'aime les écharpes, et une veste qui ne me servira pas ici pour l'instant parce qu'il fait froid.

A propos de dames toutes nues , le soir même nous avions réservé pour un spectacle de strip-tease masculin, parce qu'on était a Vegas et que ça avait l'air d'être un sacré truc à en croire les 124 panneaux, alors il fallait tout de même qu'on expérimente. Et on voulait , par dessus tout, voir la tête de nos deux Japonaises. Ca s'appelait "Thunder from down under". Chouette. Il n'y avait que des filles dans le bar, étonnamment. Et donc globalement des types très musclés et chevelus dansaient en peignoir puis en slip pendant une heure et demie, entrecoupée de quelques rondes dans la salle, pendant lesquelles les agents de sécurité étaient littéralement submergés, essayant d'empêcher la moitié des spectatrices d'assaillir les danseurs. Il était "strictement interdit de toucher les danseurs". Reste que tout ça était plutôt marrant à voir.

Nous avons fait différent tours dans les casinos, où mes amis underage et moi nous contentions évidemment de "visiter" , parce qu'à Las Vegas on rigole avec tout sauf avec l'âge légal. Ainsi chaque fois que nous avons essayé d'approcher une table où les autres jouaient, nous étions attaqués dans la seconde par un monsieur de la sécurité qui demandait des pièces d'identité, alors on disait que non ça n'était pas la peine et on s'en allait. On a le droit d'être dans les casinos, mais il faut rester sur le chemin de moquette présumée verte qui fait le tour des aires de jeux. Ce qui donne lieu à des situations relativement absurdes parfois, puisqu'il m'est arrivé d'être à peine 20 centimètres hors de la moquette en question et de me voir demander ma carte. Alors je disais ba non j'ai pas 21 ans. "Bien, dans ce cas reculez d'un pas". Bien Sir. Alors je faisais un pas en arrière vers la légalité.
Cependant j'ai réussi à jouer aux machines à sous, un petit peu, parce que là où les tables de jeux de cartes et de roulette sont réparties sur une aire assez restreinte et blindée de chasseurs de mineurs, les machines à sous (slots machines, posez pas de questions ça vous servira), elles, s'étalent par centaines sur l'intégralité de la surface des casinos et sont donc nettement moins strictement contrôlées. C'est intéressant une machine à sous: on introduit un dollar, on ne comprend pas ce qu'il faut faire mais il y a plein de boutons qui clignotent alternativement alors on appuie sur l'un d'entre eux, rien ne se passe, alors on appuie sur un deuxième, on tire la manette et là les grappes de raisin et dés à coudre qui se trouvent devant nous se mettent à défiler. A priori, on ne parvient pas à en aligner trois et encore moins cinq, alors on perd assez vite. On réessaye un ou deux dollars parce que c'est vraiment très cool de tirer la manette. (bien que la grand mère du petit Chaperon rouge ne soit certainement pas contente parce que ce n'est pas ce qu'elle avait demandé)

Le lendemain, nous avons encore découvert de nouvelles choses.

Nous avons notamment été à Paris.



Je ne vous présente pas. :)

L'intérieur du casino Paris, qui se voulait en fait un extérieur parisien. C'était assez plaisant. Les pieds de la tour Eiffel traversent le plafond et atterrissent donc à l'intérieur du casino. Tout est écrit en français, et c'est adorable parce qu'ils mettent tout le temps les articles. Un panneau "réception" devient "La réception". On trouve ainsi "Le boulevard " "les toilettes" "le cabaret" "le restaurant" "la fromagerie". Le boulevard est une reproduction de rue "typique" parisienne, où se succèdent le Nôtre, un resto provençal, une fromagerie, une crêperie, des boutiques de foie gras et de vin. La rue est pavée (en caoutchouc, mais ça rend de loin) et les cabarets champignonnent.


Il y avait ce café très très impérial et vieille époque qui s'appelait Napoléon, alors comme c'est l'un de mes surnoms ici je n'ai pu échapper à cette photo (bon ok en fait j'en ai presque fait la suggestion)

Et ça c'est parce que mes frères ont toujours triché au Monopoly pour ne pas que je l'obtienne, me laissant ruminer mes 3 maisons de la rue Lecourbe.

Un autre truc que l'on pouvait faire à Paris, c'est boire un cocktail dans une Tour Eiffel, et ça m'a paru d'une importance capitale:


Me voici donc sirotant la Tour Eiffel au nez et à la barbe de l'Arc de Triomphe, qui ne la ramenait pas je vais vous dire.

Le soir nous avons été voir The Lion King, la comédie musicale de 2h30 qui reprend , vous l'aurez compris, le Roi Lion. C'était royal. C'était vraiment le Roi Lion. Les costumes étaient complètement loufoques, incluant des actrices déguisées en troupeau d'antilopes ou en girafe, ce qui est assez admirable . Non vraiment , un de ces troupeaux d'antilopes. Et puis ça nous a permis de partager nos versions respectives des chants du dessin animé, ce qui nous a plutôt bien fait rire, surtout quand ce fût au tour des germaniques, qui ont néanmoins beaucoup protesté en affirmant que si, c'était crédible hakunah matata en allemand. Il y avait aussi un de ces monde aux toilettes à la pause, oh quelle plaie, c'est pas vrai ça.

J'ai un peu de mal à essayer de ne pas oublier d'éléments majeurs du séjour mais je crois que ça va, on peut attaquer le dernier jour.

On a été à Venise, cette fois.


Nous étions partis pour un tour en gondole, jusqu'au moment où la dame nous a annoncé que c'était 16 dollars pour 13 minutes . Nous demandâmes dans un premier temps si elle n'avait rien de plus précis, parce que ça commence à bien faire les chiffres ronds. Elle nous répondit que non. Nous utilisâmes donc le plus poli des "bon ba garde tes tarifs pour têtes d'oeuf, tête d'oeuf" = "ok, on va réfléchir un peu d'abord."

Nous nous sommes donc contentés d'apprécier la vue des gondoles et le chant de leur gondolier. (avec lequel Madame Pervenche a assommé le Docteur Olive dans le petit salon)

Après des tours de galeries marchandes, 7 bellagio fountain supplémentaires,


des démons,
du coca, des achats de dés et de jetons pour montrer qu'on est bien venus, et des chauffeurs de taxis plus latinos qu'aimables, le dernier soir est vite arrivé.


Nous nous sommes rendus sur Fremont Street, dont le plafond incurvé et lumineux s'étend sur toute la longueur, et se met en marche toutes les 1/2 heures pour nous offrir un spectacle de (j'espère que vous aimez l'inédit) jeunes femmes en bikini rouge dans une tempête de neige, puis en bikini blanc dans une avalanche de flammes, ou bien l'inverse je ne sais plus exactement. Le principe est heureusement assez fascinant pour prendre le pas sur la pauvreté du contenu. J'ai donc adoré cette rue, qui même hors temps de show plafonnesque est assez densément illuminée , et j'aime décidément beaucoup quand il y a plein de lumières partout de toutes les couleurs. ("doux jésus je ne te parle pas de la facture d'électricité")


Et nous avons involontairement gardé ce qui pourrait bien être le plus cliché pour la fin: la photo sous le "Las Vegas sign". Nous y avons été de nuit, et personne ne s'y trouvait, ce qui ne m'a pas paru exceptionnellement étonnant dans un premier temps, mais que j'ai très vite considéré comme une chance quand Vivian m'a appris que cet été lorsqu'elle y était, des cars et des cars étaient garés aux alentours et des masses interminables attendaient patiemment deux heures avant de pouvoir prendre leur photo. J'ai encore aimé, évidemment. Le Vegas Boulevard court derrière le panneau et du coup je m'émerveille.

Vivian et moi-même sous le Las Vegas sign.
(non je plaisante, il y a Mélanie au milieu. )

Ah oui et l'autre chose étonnante à Las Vegas c'est qu'il y est possible de boire de l'alcool dans la rue, ce qui est tout de même tout sauf commun aux Etat-Unis, et de fumer dans les casinos, ce qui nous permet de retrouver la douce atmosphère nicotinée que l'on ne connait plus dans nos lieux publics depuis deux ans.
Le Nevada est également le seul état ou la prostitution est légale, et les rues sont donc littéralement bordées d'individus qui claquent et distribuent de petites cartes/prospectus cartonnés imprimés de publicités suggestives.

Quelques unes des célébrités que je n'ai pas vu : Harrison Ford, Dominique de Villepin, Ricky Martin, Nikos Aliagas, Eddy Murphy et Smaïn.
En revanche, Cher et Amanda Lear étaient à peu près partout. Heureusement.

Je concluerai donc par ce prodigieux jeu de mots qu'était l'enseigne d'une succursale du casino du Circus Circus . We had slots of fun.